L’HESITATION DE BELLA
UN NOUVEAU REALISATEUR
« Le réalisateur David Slade était un choix idéal, affirme le coprésident de Summit, Patrick Wachsberger. Il a apporté un sens visuel aigu et un angle d’attaque à l’histoire, qui s’aligne sur ce qui se passe dans les vies de Bella, Edward, Jacob et de tous les personnages présents dans Hésitation. »
Après avoir vu son premier film à petit budget, le producteur Wyck Godfrey était très curieux et impatient de rencontrer David Slade. Hard Candy raconte l’histoire d’une adolescente qui rencontre un homme plus âgé sur Internet, puis le retient prisonnier dans sa maison pour exercer une vengeance en rapport avec de sombres secrets de son passé. Bien qu’il soit à mille lieux de la romance gothique de Bella et Edward, ce film a donné envir à Wyck Godfrey de confier la réalisation de Hésitation à David Slade.
« Dans Hard Candy, j’ai découvert un réalisateur qui racontait un film à travers les yeux d’une adolescente. C’était absolument ce qu’on recherchait! raconte Wyck Godfrey. Il avait su exploiter les possibilités d’Ellen Page et je voulais quelqu’un capable de diriger de jeunes acteurs et de raconter une histoire d’un seul point de vue, celui de Bella. En outre, avec 30 jours de nuis, David avait prouvé qu’il était aussi à l’aise avec un film d’action et d’angoisse. Hésitation a une tonalité plus sombre et violente que Tentation, et David a apporté son expérience en matière de thriller chargé de tension. »
David Slade a grandi dans les Midlands, en Angleterre, et s’était orienté vers une carrière de journaliste et d’écrivain, lorsqu’il a soudain bifurqué vers l’audiovisuel.
» Mon but était de raconter des histoires, mais comme javais un sens visuel très développé, j’ai changé de direction, explique t-il. Mon monde a basculé lorsque je suis allé à la Sheffield Polytechnic (université de Sheffield Hallam) pour passer le diplôme des beaux-arts, au lieu d’approfondir une carrière de journaliste. J’ai vécu une métamorphose en 3 ans pendant laquelle je travaillais au noir au Sheffield Independent Film, centre communautaire pour ceux qui veulent se familiariser avec le cinéma. Je troquais du temps pendant lequel je pouvais utiliser des équipements et recevoir des conseils techniques contre des réparations de régies ou de salles de montage en mauvais état pendant mes week-ends, et j’ai mis ce temps à profit pour fabriquer mes propres courts-métrages, installations d’art vidéo et autres expériences dans les différents formats dont je disposais. Je me rabattais sur des bandes vidéo quand je n’avais pas les moyens de me payer de la pellicule, sur une équipe d’une personne quand c’était moi le producteur et j’ai quelquefois finalisé moi-même les effets spéciaux avec les premiers logiciels d’infographie. Tout ce cheminement m’a permis une approche didactique et pratique du métier, approche que je continue à pratiquer à ce jour. »
LE SCENARIO
« Après déjà deux adaptations, je commençais à me sentir à l’aise dans le travail de transposition d’une ouvre écrite en ouvre visuelle, explique Melissa Rosenberg, scénariste. Comme je n’étais pas liée par le seul point de vue de Bella, j’ai pu montrer des événements dont elle entendait seulement parler dans le roman, par exemple le moment où les Cullen et les loups s’unissent pour pourchasser Victoria. J’ai pu développer des notions qui étaient cachées entre les lignes. Par exemple, j’ai décidé que Riley était originaire de Forks, raison pour laquelle Victoria jette son dévolu sur lui. J’ai également pu réorganiser certains événements, comme les flash-backs sur le passé de Jasper et Rosalie. Ce côté inventif m’inquiétait un peu, car je ne voulais surtout pas trahir l’univers de Stephenie Meyer. »
« Bella ne sait pas ce qui arrive à Riley, puisqu’elle ne le connaît pas et ne le fréquente pas. Alors, même si Stephenie ne le raconte pas, on sent bien que l’univers de Twilight est beaucoup plus complexe que ce qui est décrit sur la page. Je suis toujours réticente à proposer une nouvelle idée un auteur, dans la mesure où j’adapte son oeuvre, mais Stephenie est très souple et fourmille d’idées. Elle a été d’une grande aide lorsque j’écrivais le scénario, confie Melissa. »
« L’un des personnages pour lesquels j’ai éprouvé le plus de plaisir à écrire était Jessica, la camarade de classe de Bella, jouée par Anna Kendrick. Dans le livre, Stephenie ne s’étend pas vraiment sur la remise des diplômes. Je me suis dit qu’il fallait un discours d’adieu et je me suis demandé à qui le confier. Anna Kendrick est une actrice si lumineuse (elle brûle l’écran) que j’ai rédigé le discours à son intention. » Melissa Rosenberg
« J’adore écrire pour Victoria. C’est un personnage très intéressant et j’aime beaucoup chercher à comprendre ses motivations, avoue Melissa Rosenberg. Ses actions sont justifiées. Elle a le coeur brisé et elle est furieuse d’avoir perdu son compagnon. »
LES DECORS
Comme le tournage se passait à la fin de l’été, il a fallu que Javier Aguirresarobe atténue le soleil à l’aide de voilages et de tissus de soie pour donner l’impression d’un ciel couvert.
Même si les décors ont évolué au cours des films, certains lieux sont restés intouchables, comme le domicile de Bella et de son père, Charlie. Utilisée pour le tournage de Twilight, cette maison authentique de la région de Portland avait été recréée fidèlement en extérieur lors du déménagement de la production à Vancouver pour Tentation.
« Comme Hésitation arrive en troisième position, j’avais déjà à ma disposition des sites et des décors bien définis, auxquels je devais plus ou moins me conformer, constate Paul Austerberry, décorateur. Evidemment, ça crée des contraintes, mais parfois trop de liberté tue la liberté. J’ai pas mal discuté avec David Slade, mais j’ai aussi vérifié auprès de Stephenie Meyer que nous ne passions pas à côté de détails significatifs figurant dans les romans et qui pouvaient avoir un impact sur le design.«
Le département de la création et celui de la construction n’ont pas chômé. Outre les décors prévus pour les flash-backs relatifs à la légende des Quileutes et aux histoires de Jasper et Rosalie, il a fallu reconstituer minutieusement la maison des Cullen et construire sur un plateau le sommet de la montagne, théâtre de l’affrontement final entre Victoria, Riley et Edward.
L’un des endroits phares dans les livres et les films est la maison des Cullen, cet endroit mystérieux niché dans la forêt où Bella se rend la première fois qu’ Edward lui fait rencontrer sa famille. Dans le premier film, la production a pu tourner dans une vraie résidence de Portland que possédait un chef d’entreprise local. C’était une bâtisse sur 3 étages avec des baies vitrées courant du sol au plafond, qui a été abandonnée lorsque la production a déménagé à Vancouver.
Dans « Tentation », le domicile des Cullen n’apparaissait que dans une seule scène, mais une scène fondamentale, puisqu’il s’agissait de la fête d’anniversaire de Bella. Du coup, un « leurre », pour reprendre les termes de Bill Bannerman, a été utilisé. Une villa similaire à celle de Portland avait été dénichée dans la région de Vancouver et l’anniversaire de Bella avait été filmé dans une pièce qui n’avait pas figuré dans le premier épisode.
Dans « Hésitation », cette maison joue un rôle central, notamment lors de la grande soirée organisée après la remise des diplômes de fin d’année.
« Dans « Tentation », elle n’était qu’un détail, mais dans « Hésitation », ce n’est pas le cas, alors nous nous sommes dit: « Il faut qu’on la bâtisse!« , rapporte David Slade, le réalisateur.
Il y avait un précédent de reconstruction d’un site de Portland, puisque la maison centenaire où vivait Bella dans le premier film avait été reconstruite pour « Tentation », jusqu’aux finitions des murs de la chambre de la jeune fille. Recréer la résidence des Cullen était un projet ambitieux. Bill Bannerman avait estimé entre 650 et 750 mètres carrés la surface au sol de la maison à 3 étages de Portland.
« Pour moi, cette maison était un personnage important du premier film, commente le chef décorateur Paul Austerberry. Dans « Hésitation », un grand nombre de scènes s’y déroulaient, et nous voulions donner l’impression que c’était un endroit réel d’où on pouvait observer l’extérieur, comme si on était dans une véritable demeure. »
Paul Austerberry se rappelle que cette idée de reconstruction avait été évoquée lors de son entretien d’embauche avec Wyck Godfrey et David Slade. Le producteur connaissait bien la maison de « Twilight » et était persuadé qu’il faudrait la recréer. Mais il ne se doutait pas de l’emplacement qu’évoquerait Paul Austerberry pour l’ériger.
« Nous ne pouvions pas retourner à Portland, mais je pensais qu’on la construirait en extérieur, se rappelle Wyck Godfrey. Paul a répondu: « Ca ne marchera jamais. Mais je peux la bâtir à l’intérieur. »"
Deux étages de la maison ont été élevés sur une surface de près de 2000 mètres carrés du plateau d’enregistrement de Vancouver. Paul Austerberry disposait de toutes les photographies dont il avait besoin et il a obtenu l’autorisation du cabinet d’architecture qui l’avait conçue.
« Nous avons non seulement refait la maison à l’identique avec ses immenses baies vitrées, mais nous avons reconstitué l’allée d’accès, le garage et un bandeau de forêt et de végétation sur 4,5 mètres autour de la maison« , indique Bill Bannerman.
Ce dernier fait observer que quiconque connaissait cette demeure aurait eu un choc en la retrouvant perdue dans un hangar de la banlieue sud de Vancouver.
« Si vous étiez un familier de cette résidence et que vous étiez conduit les yeux bandés jusqu’à notre décor, vous voyiez la forêt par les fenêtres et, pendant un moment, croire que vous vous trouviez dans la vraie maison. Le département des espaces verts sur « Hésitation », qui avait triplé de volume depuis « Tentation », a réalisé un travail remarquable. Nous avons pris quelques libertés en élargissant des couloirs et en élevant des plafonds pour éviter tout problème de logistique. Mais cette maison a été reconstituée de pied en cap jusqu’au deuxième étage, avec ses boiseries, ses comptoirs, meubles, lumières et plomberie. »
La soirée chez les Cullen après la remise des diplômes a permis d’inaugurer en fanfare le décor. Pour la première fois, des humains autres que Bella se pressent en masse dans la mystérieuse maison des bois. La caméra de Javier Aguirresarobe pouvait filmer de l’extérieur l’arrivée des invités, puis les suivre à l’intérieur et dans des pièces qu’on n’avait pas revues depuis « Twillight ».
L’équipe de production a contacté Stephenie Meyer pour s’assurer que la soirée prévue respectait bien l’esprit du roman.
« Dans son livre, elle décrit précisément les couleurs choisies par Alice pour décorer la maison et les lumières qui éclairent l’allée, signale Paul Austerberry. J’ai légèrement varié par rapport à sa description tout en restant dans l’atmosphère évoquée. Le rouge est une couleur récurrente dans le roman et nous avons choisi des lumières rouges, violettes et aussi bordeaux, la couleur préférée de Bella. »
« Non seulement, vous pouviez réellement déambuler dans la maison des Cullen, mais vous pouviez aussi y venir en voiture et grimper les marches. A la soirée de remise des diplômes, vous pouviez voir les invités arriver, entrer et monter les escaliers, pénétrer dans le salon, la cuisine et aller sur la terrasse extérieure. C’était comme un vraie maison, mais avec des murs qu’on pouvait retirer. Nous nous sommes également arrangés pour pouvoir faire pivoter les baies de deux ou trois degrés au sein des huisseries, une toute petite inclinaison qui suffisait à masquer les lumière, les caméras et les reflets. » Paul Austerberry
Dans les scènes de la soirée, on pouvait voir dans toutes les directions. Les baies vitrées permettaient d’observer les festivités se déroulant à l’intérieur, et les occupants pouvaient tourner leurs regards vers l’extérieur. A cause des fenêtres, il a fallu avoir recours au département des effets spéciaux, sous la houlette du superviseur Alex Burdett, pour actionner des ventilateurs géants qui faisaient bouger les arbres. C’était de la pure magie de cinéma, la seule « tricherie » étant la chambre d’Edward, dans laquelle une scène importante devait se jouer entre lui et Bella.
« Normalement, la chambre d’Edward se trouve au troisième étage, mais nous ne disposions matériellement pas de la hauteur nécessaire pour édifier un étage supplémentaire, commente Paul Austerberry. En fait, ce n’était pas vraiment indispensable. Les fenêtres étaient toutes les mêmes, donc nous avons triché en réaménageant le salon en chambre d’Edward. »
Les départements de la construction et de la décoration ont fait preuve « d’une efficacité et d’une rapidité incroyables » pour recréer la maison des Cullen, se souvient Bill Bannerman. Disponible plus tôt que prévu, cette dernière est devenue rapidement une option pour le plan B si le climat devait interférer avec le travail en extérieur prévu.
En faisant des recherches afin de reconstituer l’ancien village quileute, la production s’est rendu compte que le passé de la la tribu était plutôt lourd. A la fin du XIXème siècle, un pyromane mit le feu au village et les flammes consumèrent une grande partie de l’histoire des habitants.
« Leurs maisons furent entièrement brûlées, de même que leurs biens, raconte Paul Austerberry. C’est une histoire triste. Il ne restait plus autant d’archives que chez les autres tribus. Il a donc fallu s’inspirer d’autres nations de la péninsule d’Olympic, mais dans le respect de l’identité de la population quileute, pour imaginer un village vraisemblable. Notre but était de donner l’impression que nous nous trouvions dans un monde réel. »
Le village quileute a été reconstitué dans une anse du nord de Vancouver et au sud de la petite ville de Squamish.
« Au fil de ses recherches, Paul Austerberry a été amené à penser que les tribus indigènes de cette région construisaient des villages qui devaient être mobiles, explique Bill Bannerman. Suivant la saison, ils pouvaient tout démonter, mettre leurs biens dans des canots ou sur des chevaux et déménager. Nous avons voulu refléter cette authenticité. »
Le site présentait quelques inconvénients. Il n’était pas assez vaste pour accueillir plus de quelques maisons et le directeur de la photographie devait se débrouiller avec des conditions météorologiques contraignantes. Le village a pris forme. On a érigé des casiers en bois pour le séchage du poisson et du tabac. On est arrivé à caser 3 maisons en longueur. On a édifié un fumoir sur pilotis, sur la plage, et de nombreux objets ont été apportés au décor. 4 canoës ont été reconstitués à l’identique pour la scène de l’attaque de la femelle vampire, lorsque les villageois terrorisés s’enfuient.
« Les vrais canoës sont construits en bois de cèdre, mais nous avons construit les nôtres en Styrofoam solde que nous avons taillé à la tronçonneuse pour faire croire qu’ils avaient été creusés dans le bois, raconte Paul Austerberry dans un sourire. En plus, ils étaient fonctionnels, ils flottaient!«
L’évocation du passé de Jasper survient lorsque les Cullen se préparent à combattre les nouveau-nés. Trois sites ont été nécessaires pour le tournage de cet épisode, qui démarre par la rencontre du soldat avec les trois jeunes femmes, et se poursuit avec l‘entraînement des recrues de l’armée de Maria, des décennies plus tard. Pour ces scènes-là, qui se déroulent à la fin du XIXème siècle, l’équipe de production a déniché une ferme datant des années 1890.
« J’ai dit banco, observe Paul Austerberry. J’ai choisi cette grange pour ses murs à claire-voie, conçus pour laisser passer le souffle du vent afin de sécher le foin, que traverse le soleil en dessinant de magnifiques rais de lumière.«
« Je ne choisis jamais entre stylisme et réalisme… Tout est réalisme pour moi, avoue David Slade. Je pense par exemple que choisir de filmer une séquence en noir et blanc pour indiquer qu’elle se situe dans le passé est une façon grossière de guider le public. Dans les histoires de Jasper et Rosalie, nous présentons les vampires sous leur apparence humaine, ce qui est inédit! Quand vous pensez à l’enthousiasme délirant suscité par la saga et au nombre inouï de spectateurs, c’est une énorme responsabilité. Je voulais donc montrer l’apparence qu’avait le « Jasper d’antan », avec la texture de sa peau de mortel, et ça, ce n’était pas possible en noir et blanc. »
« David Slade tenait absolument à ce que nous voyions Jasper chevaucher à travers des immensités désertiques. Plus l’image contient d’informations susceptibles de recréer une ambiance, plus le public va adhérer. Nous ne nous sommes pas autorisé de compromis car l’environnement était crucial. Il nous aurait été facile de planter le personnage de Jasper à cheval sur une vieille piste poussiéreuse, avec quelques buissons autour, et de filmer en plans très rapprochés. En tournant dans une vallée très ouverte, nous avons donné énormément de crédibilité à l’environnement, et donc à l’histoire. « Bill Bannerman
« L’atmosphère, malgré la nuit, est empreinte de chaleur et de mystère, car nous avons tourné de jour, signale le directeur de la photographie, Javier Aguirresarobe. La combinaison d’une terre poussière et de scènes violentes rappelle immanquablement les westerns. Nous avons conçu ce principe photographique pour nous rapprocher des classiques américains, qui allient violence et romantisme. «
La scène où l’on voit le cavalier chevaucher dans la poussière et se faire accoster par les belles vampires a en réalité été tourné sur deux sites très éloignés l’un de l’autre. Pour les images d’ouverture, la deuxième équipe a été contrainte de se rendre jusqu’au fin fond de la Colombie britannique pour filmer le plan où l’acteur Jackson Rathbone, dans le rôle de Jasper, se détache sur un horizon infini.
« C’était à environ 3 ou 4 heures de route de Vancouver, se souvient la responsable du maquillage de la deuxième équipe, Joann Fowler. Nous nous sommes retrouvés dans cette superbe région, au milieu d’armoises et de cactus, par une chaleur de presque 40°C. On se serait vraiment cru dans le désert!«
Cette région est connue pour les tournages de westerns ou de scènes se déroulant dans le désert. C’était un choix facile, car l’endroit permettait à la première équipe de tourner les grands angles. Mais il a été décidé que la première équipe resterait dans la région de Vancouver pour filmer la rencontre de Jasper avec Maria et ses acolytes. Il fallait donc trouver un bout de désert texan en pleine ville! Le chef décorateur Paul Austerberry a trouvé la solution.
« Il y a des années , j’avais fait une pub pour BMW dans laquelle des chariots antiques cahotaient au milieu d’une carrière de l’Ontario, se rappelle Paul Austerberry. Une carrière, on peut parfaitement imaginer que c’est un bout de désert du Texas, alors si j’en avais trouvé une dans l’Ontario, on pouvait sans doute en dénicher une autour de Vancouver. Nous avons donc trouvé notre désert texan, même si notre carrière ressemblait plutôt à une gravière! En plan large, elle pouvait tout à fait passer pour une zone désertique, avec ses abords sablonneux. Le site était équipé d’un système de pompage, mais la carrière se remplissait d’eau sans arrêt. Ce à quoi je ne m’attendais pas et qui était fabuleux, c’était cette immense masse aquatique qui jouait avec les reflets du clair de lune et ces superbes falaises. »
« Sous l’effet de l’érosion, le paysage avait pris un aspect torturé, « hoodoo », comme l’appelle Bill Bannerman, avec des roches dessinées par le vent et les intempéries. Pour la séquence où le jeune soldat rencontre les femmes vampires, ce décor apporte une certaine authenticité. »
« Cette carrière à la périphérie de Vancouver avait l’aspect rustre et désolé des étendues désertiques ou de la région du Texas Panhandle, dans le nord de l’état, déclare Bill Bannerman. Cette mine ouverte avait été creusée et s’était ensablée. Elle s’était détériorée, battue par les pluies qui lui avaient donné cet aspect tortueux propre aux Rocheuses de l’Ouest et du Canada. Certaines concrétions avaient pris la forme de champignons posés sur de petites pyramides de sable. Ca donnait une touche western. »
C’est avec la scène de la carrière où Jasper rencontre Maria qu’a démarrait le premier jour de tournage. Le week end précédent, l’équipe technique avait voulu installer des Technocranes de 15 mètres pour les caméras, et ils se sont rendus compte qu’elles s’enfonçaient dans le sol.
« Ce que nous avions pris pour du sable solide recouvrait en réalité un sous sol marécageux qui ressemblait à du sable mouvant, se souvient Paul Austerberry. Nous avons dû apporter des tonnes de gravier, juste pour consolider un chemin d’accès à la caméra qui devait filmer le cheval. Ce dernier devait patauger un peu dans l’eau, mais le palefrenier a décrété que l’endroit était trop spongieux. Là aussi, il a fallu remblayer et laisser remonter l’eau juste assez pour cacher le gravier, de façon à assurer un parcours stable au cheval. Je savais qu’il serait nécessaire de rempierrer pour le cheval, mais je ne m’attendais pas à devoir faire de même pour l’équipement technique. Lorsque les machinistes ont apporté cette grosse grue et qu’elle a commencé à sombrer, un léger vent de panique a soufflé sur l’équipe. »
Le site a été prêt à la fin du week end et le tournage a pu commencer comme prévu dès le lundi.
« Notre département des espaces verts a habillé la carrière d’armoises et de bouquets d’herbes sèches, qui évoquent le désert, ajoute Paul Austerberry. Comme nous avons tourné de jour une scène de nuit, nous avons utilisé la technique des westerns spaghettis, en sous exposant le film pour donner l’impression que l’action se passe après la tombée du jour. Ces scènes tournées à la carrière sont fantastiques. »
Au moment où le tournage a commencé, la production ne savait pas encore où filmer les scènes mettant en scène le passé de Rosalie, que Melissa Rosenberg avaient situées à Rochester, dans l’Etat de New York.
« Vancouver n’est pas la ville idéale au niveau de l’architecture des années 1930, à part quelques éléments très épars, remarque Paul Austerberry. Les flash-backs sont importants car ils sont émouvants et aident à donner de la consistance aux vampires. C’est la première fois que nous les entendons évoquer leur passé. Il était très important de bien marquer cette période et son ambiance. Nous avons arpenté toute la ville pour finalement découvrir que l’endroit parfait se trouvait juste sous notre nez. »
Dans le centre, juste à côté de l’Hôtel Vancouver, se trouve le musée des beaux-arts, abrité dans un bâtiment du début du XXème siècle. L’équipe de création des costumes et des décors a découvert qu’il suffisait de tourner les yeux pour dénicher des éléments des années 1930.
« L’entrée de la Art Gallery était ornée de sculptures et de fontaines modernes, raconte Paul Austerberry, mais nous avons utilisé sa partie latérale avec, en vis_à_vis en diagonale, l’Hôtel Vancouver, très bien préservé. Heureusement, les arbres encore couverts de feuilles dissimulaient la plupart des caractéristiques modernes. »
Bill Bannerman et David Slade sont venus en repérage et ont adoré.
« Je me suis réuni avec mon équipe, le responsable du repérage, l’assistant réalisateur et les différents chefs de chaque département, et nous avons passé en revue la liste de tout ce qu’il fallait anticiper, explique Bill Bannerman. Nous devions supprimer toute référence visuelle postérieure aux années 1940 et utiliser des voitures d’époque. L’équipe s’est mise au travail. Il a suffi que le département de la création artistique positionne la caméra de façon à ce que les bâtiments modernes ne soient pas dans le champ, après avoir meublé la rue de quelques véhicules des années 1930 pour que l’illusion soit parfaite. »
L’équipe de création des décors a également placé des réverbères anciens que Javier Aguirresarobe a pu utiliser comme éléments d’éclairage. Pour la scène de nuit, tous les néons et les feux de signalisation ont été masqués par un kiosque à journaux de trois mètres de haut.
Le site choisi pour le champ de bataille était un lieu neuf, révèle Bill Bannerman, dans la lignée de certains des endroits de la saga Twilight qui sont devenus incontournables.
« Il y avait notre belle prairie fleurie et, un peu plus loin, la clairière qui pourrait accueillir le combat final. C’était un très bel endroit avec des montagnes en arrière-plan, qui servait en fait de champ de tir. Nous avons retiré les cibles et installé tout notre attirail. Nous avons positionné des tapis rembourrés au sol et précâblé un système de machinerie pour l’éclairage. Le tournage était si délicat qu’il a duré quatre semaines en tout. »
Pour l’affrontement sur la montagne, l’équipe de production a divisé la séquence en deux parties. L’arrivée au sommet a été tournée en extérieur, sur le mont Seymour, dans le district du North Vancouver. Mais il n’y avait pas de neige, et pour des raisons écologiques, il n’était pas possible d’utiliser de la neige factice. Il était donc nécessaire de recréer la montagne en studio.
« Ce sommet était comme un puzzle avec des tas de pièces différentes à retrouver, illustre Bill Bannerman. Nous avons tourné la première partie de la séquence dans un parc adjacent à une piste de ski, avec des panoramas superbes. Mais à une altitude de 1 800 à 2 000 mètres, le temps est imprévisible et peut changer d’une minute à l’autre. Nous avons donc dû mettre le turbo Pour cela, nous avons réduit nos besoins au strict minimum de façon à limiter le tournage à une journée. Nous sommes montés très tôt le matin et avons film non stop. Nous avons eu de la chance, la météo était avec nous et nous avons pu rentrer au crépuscule. Nous avons réalisé toutes les prises de vue avant l’épisode de la tempête, donc tout le reste, à partir du moment où Bella émerge de la tente le matin, a été filmé en studio. »
LA METEO
Quand on parle de « mauvais temps » en ce qui concerne le tournage d’ »Hésitation », qui a eu lieu à la fin de l’été, on parle de surabondance de soleil.
« En général, on a besoin d’une solution de repli météo lorsqu’on tourne dehors et qu’il tombe des trombes d’eau, explique Bill Bannerman. Ici, comme nous avons commencé à filmer en août, le problème était plutôt le soleil. Comme nos vampires ne peuvent vivre que sous un ciel nuageux, nous devions tourner à des endroits abrités, et comme nous nous payions le luxe de disposer de la maison des Cullen, nous avons pu l’utiliser comme solution de repli.«
« La nuit où nous avons tourné la scène du feu de camp a été l’une des plus dures au niveau météo. Nous avons filmé toute la nuit et la matinée, et il tombait des cordes. Nous avons passé deux fois trois heures dans une tente à attendre que la pluie veuille bien s’arrêter. Elle s’interrompait pendant un quart d’heure, alors nous nous précipitions dehors, tournions en vitesse le plan, puis retournions à l’abri pour attendre l’éclaircie suivante. » Taylor Lautner
« La bataille (entre les vampires, loups et nouveau-nés) a été montée étape par étape, explique John Stonham. Il a plu, et puis il a fait beau, alors que le soleil n’est pas de mise en présence de vampires. Les machinistes du directeur de la photo ont donc préparé une grande bâche, d’environ 6 mètres sur 20, qu’ils pouvaient déplacer à leur guise pour bloquer le soleil. Les câblages étaient montés de 6 à 12 mètres du sol, et la bâche était positionnée au-dessus, entre 15 et 20 mètres du sol. »
« A Vancouver, il est impossible d’avoir le même temps quatre semaines de suite, ajoute Bill Bannerman, nous avons donc préparé une structure sur laquelle nous pouvions suspendre des voilages en soie, comme sur une tente de cirque, pour contrôler la luminosité pour Javier. Nous voulions lui faciliter la vie le plus possible. »
En fait de bataille, c’est un combat contre les éléments qui a été mené, avec Jonathan Eusebio et son équipe dans le rôle de coaches motivant du mieux qu’ils pouvaient des acteurs qui devaient jouer dans des conditions climatiques difficiles, perturbés par la pluie et les températures glaciales.
« Comme les vampires ne ressentent pas la chaleur ou le froid, ils devaient rester stoïques alors qu’ils étaient frigorifiés« , explique Jonathan Eusebio.
LES COULEURS
« Le premier film était dans les bleus, avec une palette plutôt froide, tandis que le deuxième présentait des couleurs plus chaudes, raconte Paul Austerberry, décorateur. Le directeur de la photographie était resté le même, et David a choisi de continuer dans cette veine de tonalités légèrement plus chaudes. Nous ne pouvions évidemment pas nous inspirer du film de Chris Weitz, puisqu’au début de notre projet il était toujours en cours de montage. Mais nous avons suivi 3 palettes de couleurs principales pour Hésitation: celle des Cullen, qui se décline dans les bleu acier avec quelques accents plus chaleureux; celle du peuple quileute et des loups-garous au sang chaud, qui contient de nombreux rappels de rouge, la voiture de Bella; et enfin celle des habitants de Forks, avec des couleurs de terre, dans les marron et les ocre. »
LES CASCADES
« Les scènes les plus difficiles pour moi ont été celles où je lance la balle de base-ball, dans « Twilight » et où je me bats, dans « Hésitation ». Il m’a fallu des heures d’entraînement seule et avec des professionnels pour reproduire les mouvements de façon adéquate, nous confie Ashley Greene alias Alice Cullen. »
« Mes passages favoris dans « Hésitation » ont été les scènes de combat. J’ai persuadé le réalisateur de me laisser exécuter la plupart de mes cascades, et ça a été une expérience incroyable. C’était pas facile, mais vraiment super. Je me suis découvert une véritable passion pour les cascades et l’action, et j’espère que je pourrai exploiter ces possibilités dans le futur, nous indique Kellan Lutz alias Emmett Cullen »
« Comme Victoria débarque avec sa troupe de « bébés » vampires, il a fallu étoffer l’équipe d’acteurs cascadeurs, remarque le producteur exécutif Bill Bannerman. Ce qui a entraîné de nouveaux besoins au niveau de la coiffure, du maquillage et de la garde-robe, mais également des cascades et de l’action. »
Le coordinateur des cascades John Stoneham Jr, qui venait de travailler sur le film catastrophe « 2012″, a eu l’impression de participer à un véritable salon de la machinerie et de l’équipement. Les acteurs et cascadeurs jouant les vampires portaient des harnais équipés de points d’ancrage les attachant à des câbles ficés à des systèmes qui les faisaient voler.
« David voulait qu’ils aient l’air aussi lourds et réels que possible, et surtout pas qu’ils paraissent légers et éthérés comme dans un conte de fées, raconte John Stoneham. Et quand ils retombent au sol, il fallait qu’on ressente le choc. Nous avons enfoui dans le sol des espèces de ventilateurs, petits cylindres qui expulsaient de l’air au moment où un cascadeur atterrissait dessus, pour déclencher un jet de terre des plus vraisemblables. Le maître mot était « réalisme ». »
Les cascades avec des câbles sont présentes tout au long du film, depuis la séquence où les Cullen et les loups s’allient pour pourchasser Victoria, jusqu’à la bataille finale. Le coordinateur des cascades note que le réalisme prôné par le réalisateur a entraîné une légère distorsion de la vitesse à laquelle nous avaient habitués les vampires.
« David voulait pouvoir filmer un maximum de choses sans trucage, alors l’accent a été mis sur des effets discrets, confirme le coordinateur des effets visuels Jeremy Ball. La séquence où les loups et vampires poursuivent Victoria dans les bois va en intriguer plus d’un, je crois. David a vraiment placé la barre très haut en mettant au point une technique pratique permettant aux acteurs de courir dans la forêt.«
Les effets mécaniques créés par l’unité d’Alew Burdett et renforcés numériquement par Image Engine ont permis de grandes possibilités.
« David Slade n’aimait pas l’effet de courses à grande vitesse qu’on obtenait en faisant des prises de vue en accéléré. Vous remarquez cet effet, qui fait « homme bionique », dit Alex Burdett, évoquant la série télé des années 1970, « L’homme qui valait trois milliards ». Nous avons donc réalisé des expériences, en demandant aux acteurs de courir sur place sur de petits chariots qui étaient tractés pendant qu’une caméra les filmait à partir d’une voiture. »
L’équipe effets spéciaux de Alex Burdett a élaboré deux approches: une pour les espaces ouverts, et l’autre pour les espaces fermés, comme dans la scène d’ouverture de la chasse dans la forêt.
« On utilisait un « tapis magique », un convoyeur à bande de 30 mètres sur 2 mètres, sur lequel les acteurs couraient pendant qu’un camion le tirait à 50 km/heure, ce qui donnait l’impression qu’ils se déplaçaient à 70 km/heure, précise Alex Burdett. On a également eu recours à un quad à grande vitesse, en fait une voiturette de golf boostée, qui pouvait tirer un tapis roulant sur les pistes forestières et les endroits pour laisser passer un camion; La sécurité de l’acteur était bien sûr assurée. Chaque fois que vous voyez un vampire courir, c’est l’une de ces techniques qui est utilisée, et on les a exploitées jusqu’à plus soif. Elles ont surtout servi pour la bagarre finale avec les nouveau-nés, bien que, malgré les restrictions d’espace, nous ayons utilisé des poulies à grande vitesse pour tirer le convoyeur.«
Le vamp-timing, terme adopté par Image Engine pour décrire les effets spéciaux de vitesse, a ensuite permis de compléter les effets physiques saisis en temps réel.
« Nous ajoutions des détails au matériau filmé existant, par exemple la poussière qui s’envole, expose le superviseur de séquence, Robin Hackl. C’était compliqué parce qu’ils filmaient les acteurs à une fréquence d’images supérieure, donc il nus fallait recadencer et adoucir le mouvement. Nous choisissions aussi des moments-clés, par exemple quelqu’un qui lance son poing en avant, et exagérions la vitesse, mais sans donner l’impression d’un mouvement accéléré. »
Organiser la bataille contre Victoria et les nouveau-nés n’a pas été une mince affaire, car il y avait des contraintes à plusieurs niveaux: d’une part le combat qui oppose les Cullen et les loups aux nouveau-nés, et d’autre part la lutte finale entre Victoria, Riley et Edward.
« Avant tout, il faut répartir les rôles entre acteurs et cascadeurs: que peuvent faire les acteurs? Jusqu’où peuvent-ils pousser leurs limites physiques avant de passer le relais à un cascadeur? s’interroge le producteur associé Bill Bannerman. Nous avons donc mis en place un programme d’entraînement. Nous avons ainsi fait venir les acteurs de la famille Cullen à Vancouver avant le tournage, pour qu’ils commencent tout de suite l’entraînement, les cours de chorégraphie de combat et l’apprentissage des mouvements de base pour un combat de cinéma. Nous avons planifié la séquence de la bataille pour la fin du tournage, ce qui leur a permis de profiter de leurs moments libres pour s’exercer avec notre coordinateur de cascades et notre chorégraphe. Le moment venu, les acteurs étaient ainsi fin prêts et susceptibles de se soumettre à toutes les modifications que pouvaient nécessiter les lumières et les caméras. »
« Se battre pour de vrai transmet tension et énergie mais, à l’écran, il est important que le spectateur puisse suivre les mouvements. C’est une autre forme de langage gestuel. Le style de combat d’un film est déterminé par les personnages et les acteurs. Pour les vampires d’Hésitation, la caractéristique est la vitesse, donc quand ils combattent, ils contournent leur adversaire à toute vitesse et s’engouffrent dans la moindre ouverture pour l’anéantir. Si le cou ou un membre est exposé, ils essaient de l’arracher.Nous avons conservé le style de combat de base de Tentation, donc vous ne verrez pas les coups de pied ni les coups de poing. Davis Slade voulait de gros impacts et de grands coups; il fallait que ce soit efficace et que ça fasse mal. » Jonathan Eusebio
L’équipe de production a fait appel à l’entraîneur Jonathan Eusebio, qui avait travaillé peu de temps auparavant sur Iron Man 2.
« Dans le monde de Jonathan, si vous n’êtes pas le roi de l’organisation et de l’anticipation, vous êtes fichu, ajoute Bill Bannerman. Il obtient 100% de réussite dans tout ce qu’il fait, car son niveau de préparation et de répétition est tel, que, le jour voulu, les combats se déroulent sans anicroche. Le credo de Jonathan, c’est répéter jusqu’à ce que les acteurs puissent reproduire les mouvements en dormant!«
Jonathan Eusebio est spécialisé en chorégraphie et entraînement de combat pour le cinéma. Il était champion de kickboxing au début des années 1990 et ses trois entraîneurs sont devenus des cascadeurs: Chad Stahelski a doublé Keanu Reeves dans la série des Matrix, et David Leitch et Damon Caro ont doublé Brad Pitt et Edward Norton, pour Fight Club. Il a suivi leurs traces dans le métier. Une de ses premières missions a été d’entraîner l’acteur Matt Damon pour son rôle de Jason Bourne dans la trilogie La mémoire dans la peau.
Jonathan Eusebio, Jon Valera et Jackson Spidell sont venus à Vancouver pour concevoir la chorégraphie du combat et rendre les acteurs opérationnels dans un délai extrêmement serré.
« Il est aussi important d’être en bonne forme physique que d’être prêt au combat, remarque Jonathan Eusebio. Mais on doit faire attention au rôle. On ne doit pas laisser de côté les différentes nuances et attitudes corporelles propres au personnage.«
Au départ, les capacités physiques de chaque acteur sont évaluées: est-il souple? Comment se débrouille t-il avec les mouvements de base: positions, coups de poing et coups de pieds? A quelle vitesse mémorise t-il de courtes chorégraphies? Même si Jonathan Eusebio explique que les programmes de mise en forme et de combat se déroulaient généralement sur une seule journée, ils étaient répartis sur différents jours de la semaine.
» Nous avons défini une trame de combat qui nous a servi de base d’exercice, indique Jonathan Eusebio. Plus vous vous entraînez longtemps, mieux c’est pour votre corps, qui mémorise les mouvements. Il faut qu’un geste soit répété au moins mille fois pour qu’il devienne naturel. »
L’entraînement prenait également en compte le fait que les vampires peuvent sauter très haut dans les airs. C’est là qu’intervenait le travail avec les câbles du coordinateur des cascades John Stoneham, car un vampire peut s’élever jusqu’à six mètres au-dessus du sol.
Comme les acteurs étaient sanglés dans un harnais et luttaient contre la gravité lorsqu’ils étaient suspendus en l’air, ils ont dû s’entraîner pendant des heures pour que leurs sauts semblent naturels et faciles. Comme un gymnase simple ne suffisait pas, l’équipe de production a dégoté à Vancouver un studio d’enregistrement doté d’un plafond grillagé permettant la mise en place d’un système de câblage.
« La bataille principale est un véritable carnage, explique le coordinateur des combats Jonathan Eusebio. Du côté Cullen, tout reste sous contrôle, mais du côté des nouveau-nés, tout se passe en mode sauvage et frénétique. Nous avons imaginé les nouveau-nés preque comme des fourmis soldats. Ils grouillent partout et n’ont aucune coordination. Si l’un d’entre eux attaque un Cullen, l’autre l’enjambera sans se poser de questions. On dirait des animaux sauvages.«
L’équipe de Jonathan Eusebio a respecté la personnalité personnalité de chaque personnage pour élaborer son style de combat. Rosalie privilégie « les coups bas », constate Jonathan Eusebio. Emmett est le plus physique, notamment au niveau de sa puissance de lancer; Alice la télépathe est vive et rapide; Edward a la force et la vitesse supersonique des vampires.
Au niveau de la chorégraphie de combat, il fallait prendre en compte les spécificités des cinq Cullen plus celles d’une vingtaine de cascadeurs, les installations réalisées par les effets spéciaux et le coordinateur des cascades, et les loups numérisés qui seraient ajoutés en postproduction.
« Rien n’allait de soi« , commente le coordinateur des combats. Aujourd’hui, c’est souvent l’animation numérique qui gère ce type de scènes compliquées, avec des environnements et des personnages numérisés, mais le calendrier serré a poussé David Slade à se reposer sur les story-boards pour concevoir l’action.
« Travailler en plein air, au pied des montagnes, changeait tout, indique Bill Bannerman. Les câbles, les poulies et les descendeurs programmés fonctionnent au doigt et à l’oeil dans un environnement où l’air est contrôlé et l’hydrométrie proche de zéro. Mais sur les contreforts du North Vancouver, il est indispensable de s’adapter aux conditions météorologiques pour obtenir une certaine efficacité. Vous ne devez pas perdre de vue vorte orientation, car tout est très lié à l’extérieur. »
LES EFFETS SPECIAUX
L’ambiance propre au film a été réussie grâce à l’attention portée au réalisme. Image Engine, studio d’effets spéciaux basé à Vancouver, a été sollicité, fort de son travail récent sur « District 9″, pour lequel il avait créé des extra-terrestres en images de synthèse.
Le déluge qui tombe du ciel (au début du film) a été orchestré par l’équipe des effets spéciaux d’Alex Burdett. Généralement composée d’une vingtaine de membres, cette dernière a rassemblé jusqu’à 40 personnes à certains moments du tournage. Pour les scènes où Riley s’enfuit, elle a plongé sous la pluie un pâté d’immeubles et deux ruelles du centre ville de Vancouver. Elle a effectué la même opération sur les docks pour la séquence où le jeune homme succombe au crocs de Victoria.
« Sur les docks, nous étions équipés d’une grue et d’une vingtaine de cannes à pluie, avec 5 camions citernes, explique Alex Burdett. Pour le tournage de la nuit suivante, en contre-ville, nous avons réquisitionné 2 grues de plus avec un générateur de pluie et 20 autres cannes à pluie. Un générateur est un arroseur sophistiqué qui pulvérise à une cadence prédéfinie. Le chef décorateur voulait de grosses gouttes d’eau, si bien que nous avons dû rapatrier un nombre impressionnant de camion-citernes et de cannes à pluie, car plus les gouttes sont larges, plus il faut de cannes pour couvrir une même surface. Les cannes mesuraient 6 mètres de haut et étaient hissées sur des immeubles de 5 étages. Les générateurs de pluie sont des structures de 25 mètres de long, avec des cylindres de plus d’un mètre de diamètre équipés de bouquets de gicleurs, qui nous saisissons à l’aide d’une grue de construction et orientons à notre guise, en la déplaçant pour une couverture complète. »
« Pour la séquence autour de la chasse de Victoria, le superviseur d’effets spéciaux et une équipe de 6 personnes ont coopéré avec le réalisateur et le directeur de la photo pour fixer des caméras légères et téléguidées dans une forêt au nord de Vancouver. Une fois les points de départ et d’arrêt définis, les questions pratiques éclaircies avec la régie ou avec l’administration du parc de Vancouver, nous avons installé notre équipement de câbles et de caméras. Nous avons utilisé deux arbres comme repères pour délimiter notre espace et aussi pour servir de tirant d’ancrage, parce qu’il y avait pas mal de pression sur le câble, explique Alex Burdett. Nous avons monté une ligne de câble, et un chariot sur lequel était montée la caméra pour glisser sur le câble. »
« Une cascadeuse replaçant Victoria devait bondir au-dessus d’un ravin de 25 mètres de large. Nous avions une ligne en hauteur tirée entre les deux falaises, un rocher et un descendeur pour la tirer. Une grande partie de l’équipement a été choisie en fonction de l’environnement. Nous devions faire des grands sauts d’arbre en arbre. Chaque site était différent. Un bon machiniste de plateau permet de résoudre les problèmes: il sait exactement quoi câbler pour tourner le plan en toute sécurité, précise John Stoneham Jr. »
Tippet Studio avait imaginé les loups contemporains, mais la mission d’Image Engine a été de créer les « anciens loups » qui apparaissaient dans le récit des Quileutes. Les loups générés par ordinateur devaient suivre le look défini par Tippet Studio dans le film « Tentation ».
« Nous avons fourni notre modèle de base à Image Engine pour garantir une certaine harmonisation« , remarque le superviseur de l’animation de Tippet, Tom Gibbons.
Mais Image Engine a quand même eu l’opportunité de prendre quelques licences créatives.
« Une certaine liberté était envisageable dans la mesure où nous reculions dans le temps, déclare Jon Cowley, responsable des effets visuels chez Image Engine. Notre équipe de conception maison a proposé différentes apparences que nous avons soumises au réalisateur et au responsable des effets visuels du plateau, côté production. C’était subtil, mais nous donnions l’idée que les loups ont évolué dans le temps. Nos loups du passé étaient efflanqués, plus minces et au poil moins lustré, pas aussi bien nourris que leurs descendants actuels, qui sont un peu plus lourds. Chez Image Engine, notre animation est directement liée à l’histoire, ajoute Jon Cowley. Lorsque vous travaillez sr un film, certains mots créent le buzz et sont utilisés à toutes les sauces pour décrire le personnage à vos animateurs. Comme l’objectif numéro un était de créer des loups photoréalistes, ce mot a été « poids ». Même quand les loups ne se trouvent pas près d’un élément permettant une comparaison, nous voulions qu’ils aient l’air grands et massifs, mais aussi très rapides. Nous recherchions cet équilibre. »
« Pour concevoir les loups, il avait fallu créer un système musculaire réaliste pour le principal modèle (héros), puis une grille surfacique qui définirait les splines générales permettant au logiciel du studio d’interpoler automatiquement les poils. Nous avons ensuite décidé de la couleur et l’apparence de la fourrure. Lorsque les loups sont arrivés à la phase de rendu, on estimait à environ 4 millions le nombre de poils par loup, deux fois plus que sur n’importe quel autre modèle créé par Tippett Studio.«
Dans « Hésitation », la recrudescence d’activité vampirique dans la péninsule d’Olympic déclenche la naissance de trois nouveaux loups. En plus de la meute déjà présentée dans « Tentation », Tippett Studio a dû créer des spécimens pour Quil, Seth et Leah, la première femelle. Ils ont dû également adapter les animaux à la vision du nouveau réalisateur.
« Quil est franc du collier. Seth est différent. C’est le plus jeune loup, un peu comme un petit frère qui suit le modèle de Jacob. Il est impatient de faire partie de la meute. Seth n’est pas aussi grand que Sam ou Paul. Ses jambes sont plus fines et il se rapproche plus d’un coyote, au niveau des marques et du physique. Il est plus bagarreur et joue l’indépendant à la fin, car il se bat en duel avec Riley. Pour Leah, nous avons tenté une légère modification du museau, que nous avons allongé et affiné, pour donner à la louve des longues plus féminines. » Eric Leven
« Les loups avaient été définis dans le film précédent, donc on ne pouvait pas radicalement changer, déclare le coordinateur d’effets visuels, Jeremy Ball. D’un autre côté, si un réalisateur veut pousser un film dans une direction, on peut modifier certains paramètres, d’une façon parfois si légère que le spectateur n’en aura pas conscience. »
« Mon approche est d’imaginer que je me retrouve dans ce monde et que là je me dise: « Oui, j’y crois. Ca pourrait arriver! » Les loups étaient les héros du deuxième film, mais dans celui-ci, ils font également partie du paysage, aussi réels que les arbres, les maisons et tout le reste. Donc, mon premier objectif en ce qui les concernait était le photoréalisme. Je me rappelle une réunion avec Phil Tippett où je lui ai avoué: « Phil, je suis terrifié par ces loups. » Et il m’a rétorqué: « Tu sais quoi? Moi aussi! » Nous savions que si nous voulions qu’ils soient suffisamment héroïques pour rester crédibles face aux personnages de « Tentation », ils devaient avoir l’air réel. Dans « Hésitation », c’était une question de point de vue, et non d’amélioration technique. Bien sûr, un loup de 4 mètres de haut, ça fait peur. Mais il n’était plus aussi important de montrer leur côté effrayant. Ils devaient faire partie intégrante de ce monde, parce qu’il y a plein de choses qui vous emplissent de crainte et d’autres émotions. » David Slade, Réalisateur.
Si la plupart des membres de l’équipe de création des loups-garous numérisés pour « Tentation » se sont retrouvés sur le tournage d’ »Hésitation », Eric Leven, responsable des effets visuels chez Tippett Studio pour la production était « le petit nouveau », comme il dit.
« Je me sentais décalé, car tout le monde ici avait travaillé sur les loups-garous depuis des mois. Il fallait aussi que je me familiarise avec les personnages de la saga. Je devais les connaître pour pouvoir m’assurer de ne pas trahir leurs personnalités. »
Tippett Studio avait conçu les loups de « Tentation » pour répondre à la recherche esthétique de Chris Weitz, mais devait revoir sa copie pour l’approche photoréaliste qui intéressait David Slade, se remémore Eric Leven.
« Notre réalisateur était clair sur son choix d’une nouvelle orientation faisant la part belle au réalisme, explique Eric Leven. Le premier film s’inscrivait dans la lignée des contes de fées, le deuxième était très romantique, mais était le premier dans lequel vampires et loups-garous combattent vraiment. «
Les mois qui se sont écoulés entre l’automne et l’hiver ont été consacrés à plancher sur ce nouveau concept de réalisme. Le réalisateur faisait part de requêtes spécifiques, par exemple il voulait qu’on voie les loups montrer les dents de façon féroce.
« Par opposition à un grognement, voir une créature canine retrousser les babines entraîne une réaction très primaire au niveau du cerveau reptilien, du type « Sauve qui peut! », rigole Tom Gibbons. C’est beaucoup plus menaçant. David est arrivé sur le tournage avec quantité de souhaits de ce type. »
« David voulait notamment que le comportement des animaux change, se rappelle Eric Leven. Chris Weitz nous avait demandé de faire ressortir le côté humain des loups. Par exemple, nous avions utilisé les yeux de Taylor Lautner pour son loup. David, quant à lui, nous demandait de faire ressortir leur sauvagerie, leur côté animal. Au lieu de penser à leurs pattes comme à des mains, nous sommes revenus au fait que les loups utilisent surtout leurs gueules, et que leurs pattes servent avant tout à leur équilibre. Si bien que dans la scène de a bataille, ils n’utilisent pas leurs pattes pour se battre contre les vampires nouveau-nés, mais pour se stabiliser pendant qu’ils attaquent tous crocs dehors. »
En décembre, le studio des effets visuels pensait pouvoir présenter au réalisateur des plans répondant à ses attentes. L’équipe Tippett s’est envolée pour la Californoe, afin de présenter une scène entre Bella et le loup Jacob. Mais l’objectif n’était pas encore atteint.
« David nous a expliqué qu’il ne oyait pas la finesse de résolution qu’il recherchait au niveau de la fourrure, se souvient Eric Leven. Il voulait qu’au niveau du ventre, on distingue bien les touffes de poils. Il attendait des poils hirsutes et pas agglomérés. Le problème, c’est que chaque loup est doté d’environ 4 millions de poils et que solliciter encore plus l’ordinateur pour créer une silhouette numérisée en haute résolution ferait exploser les coûts. En fait, entre « Tentation » et « Hésitation », le nombre de poils devait tripler. «
« On peut tout faire faire à un ordinateur, du moment que le budget est illimité, avoue Tom Gibbons. Mais lorsque vous avez un budget à respecter, vous devez faire preuve de ruse. Nous avons donc triché avec la machine pour obtenir le rendu que nous souhaitions. »
La solution a été de prendre la fourrure de base puis, au moment où le modèle de loups arrivait au niveau du rendu final, d’ajouter un autre aspect » de façon procédurale », c’est-à-dire en utilisant un processus infographique de génération automatique.
« Nous avons réalisé une tâche que nous n’avions jamais tentée auparavant avec notre outil à poils, explique Eric Leven. En général, pour « faire pousser » un pelage, on lance une tâche automatique d’interpolation entre des splines principales. Mais en plus de cela, nous avons ajouté ds millions de poils supplémentaires qui s’interpolaient entre ceux qui avaient déjà été imbriqués. Il s’agissait d’une deuxième couche de poils générés automatiquement, avec leur aspect et leur style propres. Au final, nous avons recouvert chaque loup d’environ 8 millions de poils. «
Au mois de janvier, l’équipe de Tippett Studio a apporté les rendus de tous les loups en haute résolution, et cette fois-ci, le réalisateur a donné son aval. L’aventure créative avait été longue, s’étalant de la fin de l’été jusqu’à ce 12 janvier 2010, où l’apparence finale a définitivement été adoptée.
« Tout était finalement une question d’aspect et de dissociation des poils« , conclut Eric Leven.
Comme les nouveau-nés devaient se battre contre des loups numérisés et avoir des tas d’interactions avec eux, il n’était pas possible de laisser les cascadeurs se bagarrer contre du vent. Le département des effets spéciaux d’Alex Burdett a fabriqué des sacs de 2 à 2,50 mètres en suivant les spécifications de Tippett Studio. Chacun a été appelé une « patate » et devait faire office de loup pendant les cascades. (Image Engine avait utilisé un objet similaire pour les anciens loups des légendes quileutes). Quatre patates constituées de mousse et couvertes de repères ont permis à Tippett Studio de remplacer l’objet factice par l’animation du loup. En dépit de sa taille, chaque patate ne pesait pas plus d’une dizaine de kilos, ce qui facilitait sa manipulation et son câblage.
« La séquence de la bataille était très bien découpée et Phil (Tippett) et moi-même avons eu des discussions passionnantes avec le coordinateur des cascades sur les équipements à prévoir pour les patates, explique le responsable des effets visuels, Eric Leven. Quelquefois, il suffisait de demander à deux cascadeurs de se tenir en retrait de la caméra et de lancer très fort une patate sur un autre cascadeur pour que ce dernier l’attrape et tombe au sol comme s’il avait été plaqué par un loup-garou. Parfois, la patate se trouvait suspendue à une structure à 1,50 mètres de haut, ce qui correspond à la taille d’un loup, pour qu’un acteur puisse sauter dessus. »
« Remplacer les patates par les loups-garous numérisés a nécessité un gros supplément de travail à l’ordinateur, poursuit Eric Leven. Notre sac était en gros un tube statique. Il n’avait pas la réalité d’un loup-garou de 500 kilos qui bouge dans tous les sens. Lorsque nous avons commencé à intégrer nos loups de synthèse, nous nous sommes rendu compte qu’ils ne masquaient pas toujours entièrement le sac. Nous avons dû quelquefois rajouter des mains et des bras de nouveau-nés numérisés. De même, lorsqu’un nouveau-né s’accrochait à un loup, nous devions à nouveau le réintégrer de façon numérique. Il fallait trouver le juste équilibre entre conserver autant que possible à l’image les acteurs réels et récupérer l’animation voulue pour les loups-garous. »
Dans Hésitation, Nous apprenons ce qui se passe réellement lorsqu’un vampire meurt. C’est Shawn Walsh, producteur délégué aux effets visuels chez Image Engine qui a été chargé de créer cet effet.
« Nous avons conçu un processus de pulvérisation, qui donne l’impression que les vampires sont tués en étant démembrés, puis brûlés. »
Dans Tentation, lors du combat chez les Volturi, on avait déjà eu un aperçu de cela lorsqu’Edward est projeté sur le sol de marbre, que son visage se craquèle, puis se répare immédiatement. Pour réaliser cet effet et pour suivre les consignes de réalisme de la production, Image Engine a réfléchi à la physiologie d’un vampire.
« Nous avons imaginé que lorsqu’un humain est transformé en vampire, il devient cette magnifique créature pâle, mais il est désormais capable de casser un arbre en deux ou de fracasser n’importe quoi, explique Jon Cowley, le responsable des effets visuels pour Image Engine. Comme leur peau étincelle au soleil telle des milliers de diamants, nous sommes partis de l’idée qu’ils possédaient la dureté du diamant. Dans la grande bataille, si un vampire est frappé à la tête, tout son corps se craquèle. Nous devions donc montrer ce qui se passe à l’intérieur du corps, comment ses organes se désintègrent. »
« De quoi sont faits les vampires? Il fallait que la réponse soit explicite, étant donné tout le carnage auquel le public allait être confronté, explique Jeremy Ball, coordinateur des effets visuels. La plupart du temps, on a ajouté des images de synthèse sur des cascades filmées pour appliquer cet effet de pulvérisation aux vampires.«
L’équipe des effets visuels a montré eu réalisateur des objets de cristal en guise de caution scientifique.
« Nous voulions souligner que ce n’est pas magique, qu’il y a une explication rationnelle à tous ces phénomènes et que l’anatomie des vampires répond à des propriétés particulières, ajoute Jon Cowley. Lorsqu’un humain est transformé en vampire, ses fibres musculaires se transforment aussi et prennent la consistance de facettes de cristal, sa peau devient une croûte dure, mais il peut toujours se déplacer, un peu comme dans l’armure qu’un chevalier médiéval porterait. Nous nous sommes beaucoup inspirés de ces propriétés concrètes, pensant que cela nous aiderait à créer un effet qui soit photoréaliste et auquel les spectateurs pourraient croire. »
LES ENNEMIS TERRIBLES
Si la scénariste Melissa Rosenberg a pris beaucoup de plaisir à travailler sur le triangle amoureux Edward, Bella et Jacob, elle ne nie pas avoir eu du mal à écrire les scènes d’affrontement entre Edward et Jacob. Après tout, Jacob est un ado, alors qu’Edward est né en 1901.
« Avec ces deux acteurs, l’énergie est très présente, mais les faire se confronter était plus difficile qu’on ne pourrait le croire, médite Melissa Rosenberg. On n’imagine pas Edward en train de proférer des insultes vu son grand âge, et il s’adresse à Jacob d’une façon un peu condescendante. Mais Edward est également en proie à la jalousie, ce qui n’a pas d’âge. J’ai passé du temps à écrire et à réécrire leurs échanges pour qu’il ne dérape pas en déluge d’insultes. Au départ, je m’étais donné du mal pour qu’Edward explique à Jacob que ce dernier risquait de perdre le contrôle à tout moment et de tuer quelqu’un par accident, faisant allusion à ce que Sam avait fait à Emily et à ce qu’il pourrait faire à Bella. Puis, je me suis demandé pourquoi Edward choisirait cet angle de discussion. »
LES COSTUMES
Les scènes d’opposition préoccupaient particulièrement la créatrice des costumes, Tish Monaghan. Edward, bien qu’il soit doté de la vitesse et de la force extraordinaire d’un vampire, avait l’air mince et pâle par rapport à Jacob.
« En tant qu’acteur, Robert voulait s’assurer que visuellement son personnage pouvait paraître un rival acceptable de Jacob, qui est fort et musclé et se promène torse nu, observe Tish Monaghan. Je lui ai donné de l’épaisseur, au sens littéral du terme, en rajoutant des couches de vêtements. Si Jacob, plus extraverti, surveille son territoire de manière musclée, Edward occupe le terrain d’une façon plus tranquille mais tout aussi puissante. C’est la posture Edward Cullen. »
« David Slade désirait poursuivre dans la lignée des costumes définis et nous avons aussi discuté des nouveaux personnages. Pour moi, c’était confortable de me retrouver avec des personnages pour lesquels j’avais choisi une orientation, même si nous avons introduit des variantes pour les Cullen et pour Bella.«
Ces légères variantes étaient problématiques, dans la mesure où le temps ne s’était pas véritablement écoulé entre les films.
« D’un point de vue réaliste, Bella aurait-elle renouvelé sa garde-robe? demande de façon rhétorique la créatrice des costumes. La réponse est non, bien sûr. Mais le fait est que les acteurs et le département des costumes commençaient à se lasser de ces fringues! rapporte en riant Tish Monaghan. Alors nous avons refait toute la penderie de Bella, en la faisant légèrement évoluer par rapport à ce qu’elle portait auparavant. Comme, entre les deux films, on change de saison (automne-hiver à printemps-été), je me suis dit que nous pouvions doter Kristen de nouveaux habits sans nuire à la cohérence, et nous avons rajouté des jeans et des T-shirts.«
Afin de créer les costumes d’Edward Cullen, il a fallu revenir aux racines du personnage. Pendant la plus grande partie du film « Tentation », il est vêtu de la veste grise en tweed qu’il porte pendant la soirée d’anniversaire de Bella. C’est lors de cette réunion fatidique chez les Cullen que Bella se coupe le doigt et déclenche la soif de Jasper, ce qui conduit Edward à décider de la quitter. Dans « Hésitation », Edward est de retour à Forks ou, au côté de Bella et de ses camarades de classe, il prépare son diplôme au lycée Forks High School.
« Au début de « Tentation », Edward arbore un costume, mais celui-ci tombe en loques lorsqu’on le revoit en Italie, rappelle Tish Monaghan. J’ai voulu le remettre dans la peau d’un lycéen de terminale, pour bien le situer dans l’esprit du public. Il se promène désormais en jeans, T-shirts et chemises et il porte une capuche en hommage à Bella. J’avais aussi sélectionné une veste en jean pour Robert, sans vraiment être sûre de mon choix. L’acteur l’a enfilée et ça lui allait comme un gant! Avec un T-shirt, ça lui donnait un look cool, à la James Dean. C’était une petite évolution qui apportait une allure plus décontractée à son personnage.«
Le personnage de Riley apparaît sous deux visages, d’abord comme un étudiant, puis comme un vampire en bonne et due forme. Côté costume, pour bien distinguer le personnage entre avant et après, nous avons opté pour des jeans, une veste cool et des tons dans les marron-ocre pour le jeune universitaire, et pour un look plus branché, avec pantalon étroit, boots et chemise, dans une palette de couleurs plus sombres, pour le buveur de sang.
Le groupe de base des vampires nouveau-nés était constitué de 21 vampires nouveau-nés qui, étant donné le niveau d’action requis, étaient joués par des cascadeurs. Leur garde-robe était constituée de vêtements, en 6 ou 7 exemplaires pour chacun d’eux, dont le choix était dicté par le métier de la victime. Par exemple, un rocker cool était habillé différemment d’un businessman sortant pour la soirée. Le point commun, c’était le choix des tonalités, plus chaudes que celles portées habituellement par les Cullen.
« Je ne voulais pas que les nouveau-nés ressortent trop, assaillent les sens et attirent inutilement l’attention, explique Tish Monaghan. Nous avons vieilli leurs habits. C’était une approche très méthodique qui a été prise en main par les 45 membres de notre département, sous la houlette de Lily Yuen, notre responsable de l’habillage. Ils ont réfléchi aux endroits où placer les marques de vieillissement; et pour cela, ils ont créé un vécu pour tous les personnages. Par exemple, comme ce sont des vampires tout neufs, ça fait 15 jours qu’ils n’ont plus besoin de dormir. Vous devez vous interroger sur ce qu’ils dont de leurs nuits. Peut-être qu’ils se cachent ou parcourent les forêts, alors leurs pantalons sont griffés par les branchages et leurs chaussures sont complément éculées. Leurs costumes ont donc été sablés et teintés pour suggérer cette idée. Lily a adopté une approche très scientifique.«
Tish Monaghan a dû dessiner des costumes conformes à ceux des Quileutes de l’époque pour la scène dans l’ancien village Quileute illustrant le récit de leurs légendes.
» Ca m’a donné l’occasion, déclare t-elle, de me livrer à des recherches passionnantes, notamment en ligne, et de me plonger dans des journaux personnels, de registres et de descriptions d’explorateurs rencontrant les tribus de la côte Pacifique du Nord-Ouest. »
Elle a consulté des livres, observé les photographies d’Edward Curtis et contemplé les oeuvres des peintres de l’époque. Mais la révélation s’est faire après plusieurs visites de l’université Simon Fraser et à son musée d’archéologie et d’ethnologie, ainsi qu’au musée d’anthropologie à l’université de Colombie britannique.
« Du nord de la Colombie britannique jusqu’au sud de l’Etat de Washington, et même dans l’Oregon, un même matériau revenait dans tous les vêtements: l’écorce de cèdre« , explique Tish Monaghan. » Les deux musées possédaient des objets du XVIIème siècle et des restes de sépultures, avec des exemplaires de vêtements tissés en cèdre. Ils étaient dans un état de délabrement avancé, mais j’ai pu les étudier de près et les photographier. C’était de l’écorce de cèdre tissée. Les populations récoltaient l’écorce à un certain moment de l’année, la découpaient en bandes, qu’ils faisaient tremper dans l’eau pour les attendrir et les rendre malléables. Ils portaient des capes et des tuniques de cèdre qu’ils enroulaient autour de leurs corps et maintenaient à l’aide d’os ou de ficelle. La pudeur était respectée. Les femmes portaient des châles sur leurs épaules, et les hommes ceignaient leurs hanches de tissus et marchaient pieds nus, mais nous avons donné à nos villageois de quoi se chausser. Sous la pluie, l’écorce gonflait et jouait un rôle protecteur, comme un poncho. »
Tish Monaghan a découvert que certains Indiens fabriquaient encore des costumes traditionnels en écorce de cèdre pour le musée et la vente au public. Elle a trouvé une cape en bois de cèdre à Whistler, mais au prix prohibitif de 25 000 dollars, pour un département qui devait habiller quelque 75 villageois quileutes. Finalement, la solution a consisté à imiter des vêtements en écorce de cèdre avec du tissu géotextile ressemblant à la toile de jute.
« Le département de la décoration nous en a prêté un peu et ça rendait hyper bien, se rappelle Tish Monaghan. Nous en avons acheté environ 30 mètres pour 100 dollars! Nous avons aussi utilisé des couvertures et du chanvre tissé grossièrement. Nous avons accordé une attention spéciale au chef et à sa femme. Je voulais qu’ils se distinguent, déclare Tish Monaghan. J’ai utilisé de la soie sauvage pour le costume de la femme, on aurait dit une simple couverture tissée. En m’inspirant des habits que j’ai vus dans les deux musées, j’ai rajouté un liseré rouge rappelant les points des couvertures. La tribu était vêtue de répliques de vêtements en écorce de cèdre, plutôt ocre et dans les tons terre, alors que le chef et sa femme portaient des couleurs plus claires, blanc cassé. »
Le département des costumes s’est penché sur la période de la guerre civile pour la scène reprenant le passé de Jasper, puisque Jasper est décrit comme un soldat confédéré, et a fait fabriquer de A à Z tous les costumes, notamment les robes des sirènes vampiriques et les loques des nouveau-nés. Pour l’uniforme de Jasper et tout ce qui se rapporte à la guerre de Sécession, l’équipe de Tish Monaghan a fait appel à 3 sociétés travaillant avec des associations de reconstitution historique. Elle a arrêté son choix sur le fournisseur dont les produits conjuguaient et tissu de meilleur qualité et meilleure coupe. L’uniforme de Jasper est composé d’une veste croisée, d’un gilet, de pantalons à bandes jaunes, d’une chemise de lin blanc, de bottes hautes et d’un chapeau à larges bords.
« Je me suis retrouvée face à un foisonnement de références iconographiques sur cette guerre, notamment avec les collections des musées, indique Tish Monaghan. Jasper appartenait à la cavalerie du Texas, ce qui nous a donné des indices. Les cavaliers portaient une écharpe jaune en travers du torse, mais je préférais rouge… Je trouvais ça plus joli! J’adorais voir cette bande écarlate voler au vent lorsque le cheval galopait. »
« La première fois que nous rencontrons Jasper, il est sale et épuisé. Nous avons donc peint et sablé son uniforme pour créer les variations et teintes qu’il aurait prises après 6 mois de voyage sur les pistes poussiéreuses du Texas. Lorsque nous le retrouvons quelques dizaines d’années plus tard, lors qu’il entraîne l’armée de Maria, son uniforme est hors d’usage. Il ne porte plus que le gilet et la chemise, tachés et défraîchis. Nous avons donné sa veste et son écharpe au personnage de Maria, sa « créatrice », qui exerce son contrôle sur lui. C’était mon idée et je pensais que ça fonctionnerait bien. C’est un moyen visuel facile d’indiquer que c’est elle qui dirige les opérations. «
« J’ai choisi d’habiller les différents soldats que Jasper va entraîner ou combattre de restes d’uniformes de la guerre de Sécession et de vêtements potentiellement ravis à leurs victimes, à une époque ou une autre de leur existence. » ajoute Tish Monaghan.
« La première fois que nous rencontrons Jasper, il est sale et épuisé. Nous avons donc peint et sablé son uniforme pour créer les variations et teintes qu’il aurait prises après 6 mois de voyage sur les pistes poussiéreuses du Texas. Lorsque nous le retrouvons quelques dizaines d’années plus tard, alors qu’il entraîne l’armée de Maria, son uniforme est hors d’usage. Il ne porte plus que le gilet et la chemise, tachés et défraîchis. Nous avons donné sa veste et son écharpe au personnage de Maria, sa « créatrice », qui exerce son contrôle sur lui. C’était mon idée et je pensais que ça fonctionnerait bien. C’est un moyen visuel facile d’indiquer que c’est elle qui dirige les opérations.«
« J’ai choisi d’habiller les différents soldats que Jasper va entraîner ou combattre de restes d’uniformes de la guerre de Sécession et de vêtements potentiellement ravis à leurs victimes, à une époque ou une autre de leur existence« , ajoute Tish Monaghan.
La créatrices des costumes s’est rendue à Los Angeles pour louer les costumes d’époque destinés à Rosalie et son fiancé, ainsi qu’une garde-robe suffisante pour habiller une cinquantaine de figurants sur le tournage des scènes de jour reprenant le passé de Rosalie.
« Les tissus utilisés dans ces années-là étaient particulièrement beaux et souples« , raconte Tish Monaghan. Pour donner le style 1930 au fiancé de Rosalie, Royce, et à ses amis, on a choisi de les habiller en costumes trois-pièces et de les coiffer de feutres. »
Pour sa dernière soirée en tant qu’humaine, Rosalie est vêtue d’une jupe et d’un chemisier, d’un manteau croisé beige et d’un béret.
LA COIFFURE
Gina SHerritt, membre de l’équipe coiffure sur « Tentation » comme « première assistante » de Thom McIntyre, veillait à la touche finale des personnages. Pour « Hésitation », son principal souci a été de redonner à Kristen Stewart sa belle chevelure, car l’actrice avait dû couper et teindre ses cheveux pour les besoins d’un autre personnage.
« Pour un autre rôle, Kristen avait abandonné les cheveux châtain clair de Bella, explique Gina Sherritt. Nous avons donc confectionné trois perruques correspondant à l’ancienne apparence de Bella. A cause du climat difficile, des doublures cascades, du changement de coiffure de Kristen, on peut dire d’ »Hésitation » que c’est un grand film à perruques!«
Lorsque l’acteur Jack Huston est arrivé sur le plateau le matin du tournage de la scène où Royce se promène avec sa fiancée, Gina Sherritt, la responsable coiffure, a eu une belle surprise: il portait des cheveux longs jusqu’aux épaules, ce qui était loin de la coupe nette qu’aurait arborée un jeune homme de la bonne bourgeoisie de cette époque.
« C’était la première fois que Tish et moi le rencontrions, et il était censé passer devant la caméra quelques heures plus tard avec un look à la Clark Gable, et pas à la Jésus Christ! plaisante Gina Sherritt. C’est le genre de situation à laquelle nous sommes souvent confrontés. Il avait les cheveux longs pour un autre rôle et nous ne pouvions pas les lui couper.Comme il porte un chapeau dans cette scène, Stacey, mon assistante, m’a aidée à dissimuler ses cheveux sous le feutre. »
LE MAQUILLAGE
Les vampires, qu’il s’agisse des élégants Cullen ou des nouveau-nés assoiffés de sang, ne seraient pas de vrais vampires sans leur peau de porcelaine et, dans un film, pâleur égale fond de teint. Charles Porlier dirigeait le département maquillage de la première équipe, avec ses assistantes Patricia Murray, Lise Kuhr et Michelle Hrescak. La responsable du maquillage de la deuxième équipe était Joann Fowler, assistée de Amy St. Jean, Ceilidh Dunn et Amber Trudeau. La deuxième équipe fait partie intégrante de la création d’un film. Pendant qu’un réalisateur travaille avec les acteurs sur les scènes principales, la deuxième équipe gère les cascades et les scènes d’action, les raccords, les séquences que le réalisateur délègue, et plus globalement tous les éléments destinés à compléter le travail de la première équipe. Pour « Hésitation », la deuxième équipe, que la production avait baptisée l’ »équipe action », était particulièrement importante, étant donné le nombre de scènes d’action qui nécessitaient non seulement la présence des cascadeurs et des figurants, mais également des vedettes.
« Nous avions beaucoup d’acteurs dans notre équipe, explique Joann Fowler, qui s’était également occupée du maquillage des deux équipes pour « Tentation ». Il y avait beaucoup de scènes d’action, notamment l’entraînement des Cullen et la bataille qu’ils livrent contre les vampires nouveau-nés. »
Avant le début du tournage mi-août, Joann Fowler a passé trois semaines de préparation avec Charles Porlier à sélectionner des produits, mais aussi à effectuer des tests de caméra et à réfléchir à la cohérence des raccords.
« En matière de maquillage des vampires, détaille Joann Fowler, notre philosophie n’a pas été de choisir un seul produit pour tout le monde, mais d’adapter chaque maquillage, car les nouveaux venus sont de nationalités différents. Nous avons essayé de conserver l’intégrité du look et du niveau de blancheur que la créatrice de maquillage Norma Hill-Parton avait établie dans « Tentation ». »
La deuxième équipe a vu passer entre ses mains un grand nombre de vampires. Les journées de travail commençaient à trois heures du matin pour que les acteurs cascadeurs soient prêts à sept heures. Il y avait près de 30 vampires, selon les estimations de Joann Fowler. Si les maquilleurs ont eu la chance de trouver un certain rythme de travail, il n’en a pas été de même pour certains stars, qui débarquaient parfois au petit matin directement d’un tournage de nuit. Joann Fowler se rappelle de Peter Facinelli, qui joue le rôle du Dr Carlisle Cullen, atterrissant de New York à minuit et s’installant dans le fauteuil de maquillage à 3 heures du matin.
« La deuxième équipe se doit d’être en phase avec la première. Quelquefois, vous ne savez pas combien de temps un acteur soit attendre avec son maquillage avant de tourner réellement, si bien que dans la caravane, j’aime « faire le plus gros », puis finaliser en dernière minute les détails, par exemple le contour des yeux, et vérifier que tout est parfait. Certains acteurs rentrent dans leur personnage pendant qu’on les maquille: on voit leur personnalité changer. J’en ai vu d’autres qui rient et plaisantent de façon très décontractée jusqu’à ce qu’ils entendent « action », et qui basculent d’un seul coup dans leur personnage. Ils peuvent l’incarner en une seconde, nous explique Joann Fowler. »
« Le maquilleur est la première personne que l’acteur voit le matin, donc la façon dont celui-ci quitte la caravane est souvent un bon indicateur de la façon dont la journée va se dérouler pour lui, commente Joann Fowler. La caravane de maquillage est l’endroit où tout le monde parle de la nuit précédente, se lâche et raconte ses espoirs, ses rêves, etc. Nous avons donc fait en sorte que l’atmosphère y soit vraiment agréable. Nous avons acheté une cafetière pour offrir de bonnes tasses de café, ce qui a été grandement apprécié. Les maquilleurs sont en général de fins psychologues. Nous essayons toujours de jauger l’humeur des personnes sur qui nous travaillons, c’est en réalité une grande partie de notre travail. Nous sommes très empathiques. Nous avons une position très privilégiée car nous apprenons vraiment à connaître les acteurs et nous passons beaucoup de temps avec eux pendant une courte période. »
« J’adore rendre les gens beaux et j’ai adoré créer de magnifiques vampires. Ce n’est pas un « horror show » mais comme dans les livres, un « beauty show », un spectacle où les gens sont tous plus beaux les uns que les autres. Ces immortels ont une beauté quasi réelle, explique Joann Fowler. On a eu recours à une technique inhabituelle, en jouant sur les ombres pour faire ressortir l’ossature du visage.Vous commencez avec une base de blanc, puis vous mettez un fond clair et ombrez pour donner un aspect plus sculptural, en utilisant une couleur plus sombre autour des temps, sous les pommettes, le menton et un peu autour des yeux. »
» Me coiffer, me maquiller et m’habiller sont des étapes qui me permettent de me métamorphoser en Alice, nous confie Ashley Greene, alias Alice Cullen.Il me faut environ 2 heures entre le maquillage blanc, les verres de contact jaunes et ma perruque de lutin. Tout cela me transforme radicalement par rapport à ce que je suis dans la vie réelle. Dès que je mets les lentilles de contact, je passe sur une autre planète. Comme je perds ma vision périphérique, je me sens isolée et mon rapport aux autres s’en ressent. Du coup, je bascule vraiment dans mon rôle. »
« Bryce Dallas Howard est la vampire la plus merveilleuse qui soit. On la maquille uniquement pour dissimuler ses taches de rousseur. Elle a un teint naturel tellement pâle que le maquillage ressemble à du velours, et nous ajoutons simplement un fin trait d’eye-liner à son regard. Elle fait une vampire belle, belle, belle! » Joann Fowler
« Avant que les vampires n’émergent de l’eau, l’équipe de maquillage a dû rester immergée jusqu’à la taille pour retoucher leur maquillage qui se mouillait et s’abîmait sans arrêt. Ils ne pouvaient quand même pas sortir avec la peau toute rouge! L’un des plus rigolos, c’était le cascadeur que nous avions baptisé « la grosse boule de la mort ». Sa tête était vraiment énorme et avec tout ce maquillage blanc, nos regards étaient irrésistiblement attirés vers lui et non là où ils étaient censés se porter. Nous l’avons finalement relégué tout au fond!« Joann Fowler
Comme un grand nombre de scènes avec les nouveau-nés étaient filmées par la deuxième équipe, c’est Joann Fowler qui s’est chargée de leur maquillage.
« Nous ne voulions pas qu’ils aient l’air trop différent des Cullen, argumente Joann Fowler. Il s’agissait de cascadeurs car leur rôle consistait essentiellement à se battre. Les vampires ne saignent pas et ne se font pas de bleus. La difficulté est qu’ils restent pâles en permanence et que le maquillage passe inaperçu, comme si c’était leur vraie peau, surtout dans les scènes où ils se battent, transpirent, reçoivent de la poussière ou sont jetés par terre. »
Pour les maquilleurs de la deuxième équipe, chaque journée commençait avec les nouveau-nés, les doublures de cascades et les acteurs principaux dans la caravane principale à 7 places ou dans les 3 caravanes de 3 places. Joann Fowler supervisait l’ensemble. Ensuite, plus d’une douzaine de maquilleurs partaient sur le tournage pour surveiller les retouches à faire.
« Le maquillage en lui-même était assez facile, remarque Joann Fowler. La partie difficile, c’était de le faire tenir toute la journée. Vous deviez l’appliquer sur des zones généralement oubliées (main, cou, intérieur des oreilles). Nous appliquions à l’arrière des oreilles du maquillage aérographique assez épais, comme de l’encre, car l’éclairage par l’arrière rend les oreilles translucides et les fait paraître rouges. Les mains aussi sont un gros problème. Alors, il faut veiller au grain et apporter en permanence des corrections. Aucune pause possible, il faut que chaque centimètre de peau soit recouvert. Nous faisions des retouches entre les prises. La production comprenait les difficultés et si quelqu’un avait besoin d’un coup de pinceau au moment où on criait « Moteur », j’allais voir le premier assistant réalisateur et tout était interrompu. On n’a pas abusé de la situation, mais on devait rester vraiment très vigilants.«
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